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que quiconque eut ignoré le passage secret pris par l’Indien se fût vainement déchiré le corps pour essayer de les franchir.

Au bout de deux minutes celui-ci déboucha dans une étroite clairière ombragée par un cèdre à la large envergure.

Une cotte de halliers semblables à ceux que Nar-go-tou-ké venait de traverser le cuirassait.

Et à son pied s’élevait un énorme monolithe, représentant une figure étrange, grossièrement sculptée, assise sur une sorte de trône à dossier.

Cette statue avait bien vingt pieds de hauteur et dix de large à sa base. Des mousses, des lichens, des graminées l’habillaient d’une épaisse robe de verdure.

En se redressant dans la clairière, Nar-go-tou-ké découvrit une immense colonne de fumée et de flammes, qui ondulait du côté des rapides en haut de la Prairie.

Puis le glas funèbre du tocsin, dont les notes vibrantes dominaient le vacarme de la cataracte, frappa son oreille.

— Qu’est-ce que cela ? mes alliés seraient-ils déjà entrés sur le sentier de la guerre ? murmura-t-il.

Et, s’élançant sur la statue, il grimpa jusqu’aux premiers rameaux du cèdre.

De ce point, l’œil embrassait une vaste circonférence.