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tare du canal Lachine[1], on leur a facilité un mouillage jusqu’au bout de l’île, pour ainsi dire. Dans quelques années probablement, quand les docks projetés par M. Young seront exécutés, le port de Montréal s’étendra de la rue Bonsecours, à l’entrée du faubourg Québec, jusqu’à la pointe Saint-Charles, tête du pont Victoria.

Alors, les quartiers sous-jacents se dépeupleront au profit des quartiers nouveaux qui s’installeront en amont. Cela s’explique facilement : quand une colonie se fixe près d’un cours d’eau, elle défriche les terres en s’acheminant vers la source. S’il survient d’autres membres à la colonie, ils ne planteront pas leurs tentes au-dessous des précédents parce que les pouvoirs d’eau ont été utilisés d’une façon ou d’une autre par le drainage des campagnes ou le jeu des machines, mais ils s’établissent au-dessus où rien ne les gêne et ne les embarrasse.

Les terres inférieures étant ainsi les premières mises en culture acquièrent un prix que n’ont pas les terres supérieures, laissées vierges et improductives. Il résulte de là que les manufacturiers, fabricants et entrepreneurs s’échelonnent graduellement devant une ville, en refoulant son cours d’eau, sûrs qu’ils sont d’acheter meilleur marché les emplacements nécessaires à l’établissement de leurs usines ou entrepôts et d’obtenir des forces motrices plus considérables.

  1. Pour étymologie de ce nom, voir la Huronne.