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envoie un de ses membres, Paul de Chomedy, sieur de Maisonneuve, gentilhomme champenois, avec ordre d’y implanter une colonie.

« Il partit pour le Canada le cœur plein de joie. En arrivant, le gouverneur voulut en vain le fixer dans l’île d’Orléans[1], pour ne pas être exposé aux attaques des Iroquois ; il ne voulut pas se laisser intimider par les dangers et alla, en 1647, jeter les fondements de la ville de Montréal. Il éleva une bourgade palissadée à l’abri des attaques des Indiens, qu’il nomma Ville-Marie, et se mit à réunir des sauvages chrétiens ou qui voulaient le devenir, autour de lui, pour les civiliser et leur enseigner l’art de cultiver la terre. Ainsi Montréal devint à la fois une école de civilisation, de morale et d’industrie, destination noble qui fut inaugurée avec toute la pompe de l’Église. »

La colonie de Ville-Marie[2] s’accrut lentement d’abord ; ses premiers pas furent incertains, arrêtés par mille obstacles. En 1664, elle ne comptait que 584 familles. Néanmoins on pouvait prévoir la rapidité de son extension future, car déjà son enceinte dépassait celle de Québec, ville qui, quoique fondée trente-quatre ans plus tôt, n’avait à la même époque que 555 habitants.

De ce moment jusqu’à nos jours, la population de Montréal suivit incessamment une marche ascendante.

  1. Située à une demi-lieue au-dessous de Québec.
  2. Le clergé catholique s’entête à n’appeler Montréal que par ce nom.