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Une main invisible les saisit l’un après l’autre par la main, leur fit avec les doigts des signes auxquels ils répondirent, et les guida à quelque distance. Ils s’arrêtèrent. On leur banda les yeux. Un nouveau conducteur s’empara d’eux et les mena dans une sorte de cave brillamment éclairée, où il enleva le bandeau qui leur couvrait les yeux.

La cave était remplie de monde.

À une table longue se tenaient cinq hommes masqués. Derrière eux on lisait ces inscriptions en gros caractères :

Association des fils de la liberté[1].
Qui parjure son serment mérite la mort.

La plupart des assistants portaient des armes.

Les hommes masqués avaient devant eux, sur la table, des épées en croix et une Bible.

C’étaient le président ou grand-maître de la société, le vice-président, le premier député grand-maître, le trésorier, le secrétaire et le maître des cérémonies.

Le grand-maître était inconnu, même à la plupart des initiés ; mais le bruit courait qu’il se nommait Villefranche, avait été jadis notaire à Montréal, qu’à la suite de chagrins domestiques il avait voyagé dans le désert américain, d’où il était revenu secrètement pour diriger l’insurrection canadienne.

  1. Voir la Huronne