Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 21 —

sur douze ou quinze de large, couvertes d’écorces cousues ensemble avec beaucoup de soin. Chaque maison contenait plusieurs chambres distribuées autour d’une grande aile carrée où la famille se tenait habituellement et faisait son ordinaire. Le village lui-même était entouré d’une triple enceinte circulaire palissadée, percée d’une seule porte fermant à barre. Des galeries régnaient en plusieurs endroits en haut de cette enceinte, et au-dessus de la porte, avec des échelles pour y monter et des amas de pierres déposés au pied pour la défense. Dans le milieu de la bourgade se trouvait une grande place[1]. »

Voilà le berceau de Montréal.

Les années fuient sur le cadran des âges. Insensiblement, et malgré l’incurie si déplorable du gouvernement français, le Canada se peuple. Champlain commence la ville de Québec : des établissements se forment à Sillery, et Trois-Rivières[2] ; des missionnaires catholiques, la croix d’une main, la houe ou l’arquebuse de l’autre, se répandent partout, convertissant les Indiens, défrichant les terres, érigeant des fermes et des maisons d’éducation.

Mais c’est en 1640 seulement que la richesse du site de Hochelaga attire l’attention. Ce site est une île longue de neuf lieues sur deux et demie de large environ. Une compagnie de négociants français se la fait concéder et y

  1. Garneau, Histoire du Canada, t. I, p. 23.
  2. Voir la Huronne.