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telle était la question. Où était-il d’ailleurs ? Quand, comment le retrouver ?

Malgré la sollicitude de sa tante, malgré les encouragements dont elle soutenait ses défaillances, Léonie dépérissait. Elle redevint taciturne, sédentaire, et, dès le commencement d’août, l’appétit lui manqua ; elle fut forcée de garder le lit.

Madame de Vaudreuil ne se faisait pas d’illusion sur son état. Un seul remède la pouvait sauver, et ce remède, seul l’auteur de son mal pouvait le lui procurer. Alors la bonne tante, après bien des tergiversations, prit un parti, auquel elle avait souvent songé, mais contre lequel aussi protestait sa dignité : elle écrivit à Co-lo-mo-o, sans en parler à Léonie.

La lettre faite, très-mûrie, très-alambiquée, mais très-pressante, il s’agissait de la faire parvenir au destinataire. Ce n’était pas facile, puisqu’il était caché et qu’on ignorait son asile.

Madame de Vaudreuil s’adressa à un Indien Montagnais, qu’elle avait obligé plusieurs fois.

L’indien promit de faire tout en son pouvoir pour découvrir Co-lo-mo-o, et il se mit en route.

Un mois s’écoula. On entrait en septembre. Déjà le feuillage pâlissait et les cimes des arbres se mordoraient. Léonie s’affaiblissait de jour en jour.

Madame de Vaudreuil souffrait cruellement de ces souffrances qu’elle ne pouvait alléger, car elle n’avait pas