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Les Canadiens-Français l’appellent judicieusement le Tableau.

Au-delà, de nouvelles stupéfactions vous attendent. D’abord, ce formidable boulevard qu’on nomme le Point de l’Éternité, à deux mille pieds du niveau du Saguenay ; puis, cette série de masses porphyritiques dont les nuances éclatantes brillent de mille reflets aux rayons du soleil ; puis encore, le cap de la Trinité, avec ses trois têtes impériales dominant, par leur altitude, même le Point de l’Éternité.

Au-delà, enfin, la baie de Ha-ha se déroule, bordée par des campagnes d’une fécondité ravissante, et abritée contre les souffles du nord par un gracieux écran de coteaux boisés.

Un charmant village s’étage maintenant au flanc de ces coteaux et regarde la baie, au milieu de laquelle émerge une île avec de jolies habitations.

Ce séjour est plein d’attraits. Culture, commerce, chasse, pêche, perspectives enchanteresses, il offre tout ce qui plaît à l’homme, lui rend la vie douce et facile.

Mais, en 1837, la baie de Ha-ha était en partie déserte. Elle ne se faisait remarquer que par ses beautés sauvages. Deux ou trois familles seulement, dont les chefs s’occupaient à la traite des pelleteries, y avaient fixé leur résidence.

De ce nombre était M. de Vaudreuil, descendant de l’ancien gouverneur du même nom. Il avait épousé la