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en chef des troupes anglaises et surnommé plus tard le Vieux-Brûlot à cause des incendies dont il couvrit le Bas-Canada, était parti, le matin même, de Montréal avec deux mille hommes, huit pièces de canon et un obusier, pour envahir le comté des Deux-Montagnes.

Cette force était composée de soldats de la ligne, d’un corps de volontaires, Canadiens dégénérés qui trahirent le drapeau de leur pays pour celui d’Albion, et d’une centaine de cavaliers.

Le 32e régiment, où sir William King servait comme lieutenant, figurait dans l’effectif de cette armée.

Dans la soirée, elle campa sur le bord méridional de l’Outaouais.

Le 14, dès l’aurore, elle traversa la rivière.

Il avait neigé une partie de la nuit. Mais alors le temps était froid, clair et sec.

Le passage de l’Outaouais se fit au moyen de bateaux.

Aussitôt que les insurgés, réunis au nombre de cinq ou six cents devant le couvent, le presbytère et l’église de Saint-Eustache, aperçurent cette longue « colonne, d’autant plus imposante qu’elle couvrait avec ses bagages plus de deux milles d’espace, » ils furent saisis d’une panique invincible, et se débandèrent.

Épouvanté, Girod se sauva avec un grand nombre.

Poignet-d’Acier se tenait devant la rivière avec cent hommes déterminés, parfaitement armés, tireurs des plus habiles, et qui pouvaient opposer au débarquement