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jours, il nous arrivera de la République fédérale des secours effectifs, avec lesquels nous réparerons promptement le petit échec de Saint-Charles. Ne vous découragez donc pas. Plus nos infâmes ennemis massacreront, saccageront, brûleront nos campagnes, plus ils feront de victimes, plus ils se rendront odieux, plus ils soulèveront contre eux les autres nations du monde !

Ce discours fait d’une voix mâle et persuasive, produisit l’effet qu’en attendait le capitaine.

Il ranima l’espérance dans le cœur des insurgés, qui le saluèrent par des bravos enthousiastes.

Quand le silence se fut rétabli, Poignet-d’Acier dit à Co-lo-mo-o :

— Vous amenez sans doute vos Hurons ?

— Non, reprit le jeune homme en secouant la tête. Mécontents des délibérations prises à l’assemblée de Saint-Charles, ils sont partis pour la plupart et retournés à Lorette.

— Alors vous êtes seul ?

— Seul avec mon père.

Nar-go-tou-ké prit la parole.

— J’ai travaillé pour mes frères, dit-il. Les Indiens de l’Outaouais m’ont donné vingt-cinq guerriers, autant de fusils et un canon. Les guerriers et les armes sont là dans la cour.

— Merci, mon frère, lui dit Chénier, nous récompenserons tes services.