Malgré leur nombre et leur détermination, Neilson doutait de la victoire.
— Monsieur, dit-il à Papineau, vous devriez Vous retirer à Saint-Charles ; ce n’est pas ici que vous serez le plus utile ; nous aurons besoin de vous plus tard.
— Que penserait-on de moi, si je m’éloignais à cette heure ? répliqua celui-ci.
— Vous êtes notre chef à tous ; à tous, vous devez compte de votre vie, reprit Neilson[1].
À ce moment le canon gronda.
— À nos postes, messieurs ! s’écria Neilson et souvenez vous que la patrie a les yeux sur vous !
Le feu des Canadiens répondit aussitôt à l’artillerie des troupes royales.
Mais que pouvait un seul canon contre des amas de pins hauts comme des maisons ?
Les insurgés se montraient à peine, lâchaient leurs coups de fusil et disparaissaient derrière les barricades.
La mousqueterie des Anglais ne leur faisait pas plus de mal que leur canonnade.
Cependant un boulet, passant à travers les souches, tua un membre de la Chambre législative, M. Ovide Perrault, blessa plus ou moins grièvement cinq hommes, et jeta quelque confusion dans les rangs des Canadiens.
Mais, vers deux heures, et après que le colonel Gore
- ↑ Textuel.