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Comme ils avaient à peu près la même distance à parcourir, ils devaient vraisemblablement se joindre à peu près à la même heure sur le théâtre des opérations.

Le 21 novembre au soir, le colonel Gore partit de Sorel avec cinq compagnies d’infanterie, une pièce d’artillerie de six et un piquet de police à cheval.

Le temps était mauvais ; il faisait froid et pleuvait à torrents. Tous les chemins avaient été défoncés et les ponts rompus par les paysans.

Néanmoins, le lendemain, le colonel Gore et ses troupes arrivèrent devant Saint-Denis, après une rude marche d’environ douze heures.

Il pouvait être dix heures du matin.

Aussitôt le tocsin laissa tomber dans l’espace ses notes funèbres.

Des barricades défendaient toutes les avenues du village, et un puissant rempart, construit avec des trônes d’arbres, interceptait la route.

Retiré dans une grosse maison de pierre qu’il avait fait fortifier et créneler, le docteur Neilson avait résolu de vaincre ou de mourir. M. Papineau, le docteur O’Callaghan et quelques officiers de milice s’y trouvaient avec lui.

Huit cents hommes, dont un quart à peine munis de fusils, le reste portant qui une lance qui un épieu, qui une fourche, qui une faux, ou de vieux sabres rouilles, faisaient retentir le village des chants de la Marseillaise et de la Parisienne.