Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 218 —

la jalousie de la fille de Mu-us-lu-lu menaçait de devenir fatale à Léonie de Repentigny.

— Allons, mon enfant, donnez-moi le bras, lui dit Poignet-d’Acier en faisant signe à ses trappeurs de former une baie pour leur permettre de passer.

En un clin d’œil le mouvement fut opéré.

La jeune fille et ses trois cavaliers sortirent de la foule, qui s’élança vers de nouvelles scènes de tumulte.

La maison de sa mère n’était pas fort éloignée du théâtre de la réunion.

Bientôt remise de son trouble, Léonie dit, en arrivant à la porte, à ses compagnons :

— J’espère, messieurs mes libérateurs, que vous daignerez entrer ; et je vous prie de ne point parler de ma mésaventure devant maman. Elle est malade et si elle apprenait…

— Je vous remercie de votre invitation, mon enfant, dit Poignet-d’Acier. Mais ma présence est encore nécessaire sur la prairie.

La jeune fille se tourna en rougissant vers Co-lo-mo-o.

— Ce jeune homme accepte ! intervint le capitaine, remarquant qu’elle ne pouvait articuler une parole.

— Je vous demande pardon, monsieur, répondit Co-lo-mo-o, je ne puis accepter.

— Vous me refuseriez ! balbutia Léonie.

— Non, non, vous dînerez avec nous, messieurs, dit Cherrier.