Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 215 —

atteinte d’une hypertrophie du cœur, causée par ses chagrins domestiques. L’affection fit tout à coup des progrès si rapides, que la vie de la pauvre femme fut en danger. On manda M. de Repentigny. Il répondit que les affaires de la colonie le retenaient à son poste.

Léonie soignait sa mère avec une tendresse et une sollicitude sans bornes. Nuit et jour à son chevet, elle n’avait plus de pensées, plus de vœux que pour son rétablissement. Est-il nécessaire de dire qu’elle lui cacha cette réponse laconique et dure ?

Vers la fin de septembre, la santé de madame de Repentigny parut s’améliorer.

Au commencement d’octobre, elle alla positivement mieux, et, pour fêter sa résurrection, comme disait Léonie, on convia plusieurs amis de Montréal et de la campagne à un grand dîner. Cherrier, sa femme et sir William étaient naturellement au nombre des invités. Ce dernier, occupé par son service, envoya une lettre d’excuses, en ajoutant que, dès qu’il aurait un moment de liberté, il volerait « certainement, très-certainement, présenter ses respects à ces dames. »

Le 15 avait été choisi pour la partie.

Mais, dans l’intervalle, on apprit qu’une grande assemblée publique aurait lieu à Saint-Charles, le 23, et le dîner fut remis au 22, afin que les hôtes étrangers profitassent de cette occasion pour jouir du spectacle.

Telle était cependant l’anxiété générale, que les Cana-