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travers des pelouses aussi unies qu’un drap de velours, soit sous des bosquets ombreux, animés par les concerts des gentils musiciens ailés.

Le Cottage, ainsi le désignait-on, à contre-sens toutefois, n’était rien moins qu’une chaumière, mais bel et bien un beau manoir, miniature d’un château-fort, comme on en voit tant dans la Grande-Bretagne et même aux environs des grandes villes américaines.

Il avait ses tourelles, son donjon, ses créneaux, ses mâchicoulis, ses petites fenêtres à ogives.

C’était une confusion du moyen âge avec la Renaissance, de l’art moderne avec l’art ancien.

Intérieurement, tout était disposé à l’anglaise : cuisine dans le sous-sol ou basement ; parloir et salle à manger à ce que nous appellerions le rez-de-chaussée, mais que les Anglais appellent le premier ; chambres à coucher et cabinets de toilette aux étages supérieurs.

En revenant de Trois-Rivières, où elle avait passé un mois avec sa fille, madame de Repentigny s’était arrêtée à sa campagne de Saint-Charles.

Elle avait l’intention d’y séjourner pendant l’été. Son mari avait approuvé ce projet, parce que les troubles qui éclataient continuellement à Montréal rendaient la ville dangereuse pour la femme d’un fonctionnaire aussi dévoué au gouvernement que l’était M. de Repentigny.

Mais, peu après son arrivée au village, madame de Repentigny tomba malade. Depuis longtemps elle était