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— Co-lo-mo-o est brave ; il est habile ; il sera digne de ses glorieux ancêtres, dit majestueusement le sachem.

— Mon frère ne pouvait donner le jour à un lièvre, fit Poignet-d’Acier, pour flatter la vanité de Nar-go-tou-ké.

— Qu’avez-vous donc ? interrogea Cherrier sentant frissonner le bras qu’il avait sous le sien.

— Moi, dit l’adolescent, mais rien… rien, je vous assure !

— Vous pâlissez !

— Oh ! la bonne plaisanterie !

— Je vous jure que je ne plaisante pas. Et je voudrais avoir un miroir pour vous le prouver.

— Si nous marchions un peu !

— Il vaut mieux rester à cette place. Non-seulement nous serons aux premières loges pour voir et pour entendre, mais la présence de M. Villefranche et du chef indien vous assure une protection que nous ne trouverions certainement pas ailleurs. Regardez, je vous prie, ce beau jeune homme qui s’avance à la tête des Hurons de Lorette. Est-il possible d’avoir des dehors plus nobles, et plus mâles tout à la fois ? Dirait-on que c’est le fils d’un sauvage ?

En prononçant ces mots, Xavier désignait Co-lo-mo-o qui, débouchant avec une cinquantaine d’indiens d’un bouquet de peupliers, marchait vers l’estrade.

Le Petit-Aigle, en tenue de guerre, était vraiment su-