Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 202 —

— Ah ! dame, je n’en répondrais pas, dit Cherrier en souriant. Quelle idée aussi d’avoir voulu venir à la réunion ?

— Est-ce un reproche, mon cousin ? fut-il reparti d’un ton piqué.

— Un reproche ! j’en serais désolé !

— Si maman connaissait mon escapade ?

— Elle ne la connaîtra pas. D’ailleurs, après tout, est-il surprenant que vous ayez désiré assister…

— Sans doute, sans doute, mais ce déguisement !

— Il vous sied à merveille. Et si j’étais femme, je tomberais amoureux fou d’un aussi parfait cavalier.

— Flatteur, va ! dit gaiement l’autre, en pinçant le bras de Cherrier.

— Non, non, non ; je ne suis pas un flatteur. La plus jolie moitié de l’assemblée n’a des yeux que pour vous !

— Les femmes ?

— Assurément.

— Vous les trouvez jolies, mon cousin ?

— Oh ! tout est relatif, entendons-nous.

Les deux interlocuteurs partirent d’un éclat de rire.

— N’importe, reprit Cherrier, au bout d’un instant, pour ma première sortie, après cette maudite blessure, j’ai du bonheur.

— Ah ! oui, cette blessure mystérieuse, vilain batailleur ! À la place de ma cousine, je vous en voudrais