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Les Bas-Canadiens n’étaient que courroucés, on les exaspéra.

Le 7 janvier 1834, le gouverneur informa les chambres que le roi avait nommé un sur-arbitre pour faire le partage des droits de douane entre les deux Canadas, et que le rapport accordait une plus grande part que de coutume au Haut.

Aussitôt les hommes avancés du corps législatif parlèrent de se séparer de l’exécutif.

La motion ne prévalut pas, et Papineau énuméra dans un acte devenu célèbre sous le titre de : Les quatre-vingt-douze résolutions, les griefs de la colonie contre l’Angleterre.

Mais, je l’ai dit déjà, malgré le tapage que firent ses orateurs autour des quatre-vingt-douze résolutions, l’Angleterre les considéra à peu près comme non avenues.

Les Canadiens se préparèrent à une guerre civile. Des clubs, des associations secrètes furent formées par les Patriotes et par les Loyalistes. Si les premiers enfantèrent les Fils de la Liberté, les seconds donnèrent le jour à un corps de carabiniers au nom de God save the king (Dieu sauve le roi).

Dans le même temps les journaux des deux partis se livraient continuellement à des sorties furibondes. Un des plus prudents, le Canadien, allait jusqu’à dire :

« Ce n’est qu’avec des idées et des principes d’égalité que l’on peut gouverner maintenant en Amérique. Si les