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seigneuriaux, — les lods et ventes, — autre sujet de grief dont on se plaignait amèrement[1].

Elle alla plus loin, et elle, la rigoureuse protestante, caressa l’Église catholique : elle consentit à l’érection d’un archevêché à Québec. M. Plessis fut appelé à cette dignité en 1819. On le cajola pour avoir son appui ; et on l’obtint, tacitement au moins.

« Le prélat canadien ne fit aucune promesse à lord Bathurst de soutenir de l’influence cléricale les mesures politiques que l’Angleterre pourrait adopter à l’égard du Canada, quelque préjudiciables qu’elles pussent être aux intérêts de ses compatriotes ; mais on peut présumer que le ministre en vit assez, à travers son langage, pour se convaincre qu’en mettant la religion catholique, les biens religieux et les dîmes à l’abri, on pouvait compter sur son zèle pour le maintien de la suprématie anglaise, quelque chose qui pût arriver, soit que l’on voulût changer les lois et la constitution, ou réunir le Bas-Canada au Haut[2]. »

Les dîmes, le projet de réunion des Canadas sous une même législature, deux causes nouvelles d’irritation : la dîme obérait les habitants de la campagne, la réunion des Canadas devait être l’engloutissement de la race française dans l’élément anglais.

  1. Abolis par un acte du parlement en 1855 seulement.
  2. Garneau, Histoire du Canada.