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membre de la Chambre, M. Andrew Stuart, en 1823 ; on craint le contact de deux populations qui ne s’entendent pas, et on met pour barrière des hommes d’un même sang, d’une même langue et de mêmes mœurs et religion que l’ennemi. »

Ces réflexions étaient tellement sensées, qu’à la révolution de 1837-38 les Américains, comme on désigne les citoyens de la république fédérale, se joignirent aux insurgés du Haut-Canada, tout anglais, et parurent à peine dans le Bas-Canada, alors presque exclusivement français.

Mais ces abus que nous venons de signaler, était-ce tout ? Non, hélas ! ce n’était encore que la plus minime partie.

L’Assemblée législative faisant des difficultés pour voter les subsides, le bureau colonial, qui siège à Londres, dans Downing street, donna au gouverneur instruction de partager le droit de vote entre l’Assemblée et le Conseil législatif, nommé par la Couronne, conséquemment sa créature.

Cependant la Grande-Bretagne, toujours inquiète, tremblait que les Canadiens ne se révoltassent. Quoi qu’elle en eût, il lui en coûtait, comme il lui en coûterait considérablement de perdre cette colonie, un des plus beaux joyaux de son diadème.

Pour s’attacher les familles françaises, nobles, dispersées sur le territoire, elle avait laissé subsister les droits