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de leurs passions personnelles, et bientôt ils frappèrent sur les colons anglo-saxons aussi bien que français.

Le trésor de la province fut livré à un gaspillage monstrueux. Les exactions et les concussions les plus éhontées devinrent à l’ordre du jour : tous les fonctionnaires s’en mêlèrent, à l’envi, tous, depuis le plus haut jusqu’au plus bas, depuis le gouverneur-général jusqu’aux simples schérifs.

Les noblemen d’Angleterre, sans fortune ou ruinés, sollicitaient le siège gubernatorial du Canada, pour y faire ou refaire leur fortune, et les négociants banqueroutiers s’acheminaient vers le Saint-Laurent dans le même but.

Des germes d’hostilités ne tardèrent pas à se montrer, même entre les oppresseurs.

Aurait-il pu en être autrement au milieu des injustices criantes dont se souillaient chaque jour les chefs de l’exécutif.

En 1816 la mesure était presque comble.

Pour qu’on ne suppose pas que j’exagère, je citerai un paragraphe de M. Garneau, historien très-impartial et très-précis dans ses renseignements.

« Le général Drummond, qui vint remplacer temporairement sir George Prévot (comme gouverneur général), s’occupa des récompenses à donner aux soldats et aux miliciens qui s’étaient distingués (dans la guerre précédente). On songea à les payer en terres, et pour