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son agenda, y écrivit deux lignes au crayon ; puis s’armant de courage, elle alla droit au cadre de Co-lo-mo-o.

D’un coup d’œil elle s’assura que personne ne l’observait.

— Monsieur ! dit-elle d’une voix basse et pénétrante.

L’indien écarta le rideau et tendit la tête.

Mademoiselle de Repentigny lui jeta son papier et remonta tout affolée sur le pont.

Elle ne trouva que sa mère qui prenait le frais.

— Tiens, sir William t’a quittée, bonne maman ? dit-elle.

— Oui, il n’y a qu’un instant. Mais nous allons nous coucher, n’est-ce pas, car il fait nuit et le froid me gagne ? Tu vas mieux, mon enfant ?

— Oh ! bien mieux. Ce mal de tête est passé. Promenons-nous encore un peu. Le veux-tu ?

— Volontiers, si cela te fait plaisir.

— Comme tu es bonne, maman ! dit Léonie en serrant tendrement la main de sa mère.

— Et comme tu as chaud ! dit celle-ci. On dirait que tu as la fièvre.

— Moi ! répliqua la jeune fille, pas le moins du monde ; je me porte à ravir.

Elles causèrent ainsi durant une demi-heure, et elles allaient quitter le pont, l’air devenait glacial, lorsque sir William parut.