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nelle, n’osaient lui répondre. Quelques-uns même applaudissaient chaudement.

— Nous tondrons, s’il le faut, jusqu’à la peau, ces moutons entêtés, très-entêtés, s’écria sir William en manière de conclusion.

— Ce sera probablement pour vous remplumer, répondit Cherrier, en grugeant une amande.

À cette allusion, le visage de l’officier passa du pourpre au cramoisi.

— Est-ce une insulte ? tonna-t-il.

— Mais, à votre choix, répliqua tranquillement Cherrier.

— Monsieur !… reprit l’Anglais, haussant encore le ton.

— Ah ! messieurs, du calme, je vous prie ; n’oublions pas que nous sommes chez des dames, intervint un des convives.

La provocation en resta là, et l’entretien redevint général. Chacun pensait, sauf les intéressés, que cette dispute n’aurait pas plus de suites que les fumées du vin, auxquelles on l’attribuait généralement.

Mais, le lendemain, Cherrier reçut, dans la matinée, deux officiers anglais, porteurs d’un cartel de la part de sir William King. On lui laissait le choix des armes.

— C’est bien, messieurs, leur dit le jeune homme ; entre quatre et cinq heures, j’aurai l’honneur de vous envoyer mes témoins.