Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 150 —

L’autre canot se mit aussitôt à donner la chasse au fugitif, dans la direction des rapides. Celui de l’officier de police allait suivre la même route, quand madame de Repentigny dit à ce dernier :

— Mais, monsieur, on nous attend à Lachine ; vous ne voulez pas, j’espère, que nous participions à vos recherches !

— C’est juste, madame ; pardon de mon oubli. Je vais vous faire conduire à terre.

Cette réponse soulagea Léonie d’un grand poids. Dans le fond de son âme, elle priait Dieu pour que le Petit-Aigle échappât aux agents de police, et ses yeux demeuraient rivés sur le fleuve.

Elle désirait et tremblait, en même temps, de voir reparaître son sauveur.

Mais le canot du grand-connétable arriva à Lachine sans que Léonie eût, de nouveau, aperçu Co-lo-mo-o ou le nain.

Le lunch, chez Xavier Cherrier, fut assez triste, malgré les efforts du jeune homme et de sa femme pour l’égayer. Léonie était soucieuse ; sa mère partageait son anxiété, et les plaisanteries de leur hôte sur l’échauffourée de sir William ne parvinrent pas à leur dérider le front.

Tous quatre revinrent à Montréal.

À la sollicitation de sa fille, madame de Repentigny envoya un domestique pour savoir si le Petit-Aigle avait ou non été repris.