— Non, dit Louise. Il vaut mieux, je crois, que vous fassiez seules votre visite. Les Indiens sont susceptibles ; la présence de tant de monde les importunerait. Sir William vous accompagnera de l’autre côté de l’eau ; mais il fera bien de ne pas aller avec vous chez le libérateur de ma cousine.
— Juste, très-juste, appuya l’officier.
Sans savoir pourquoi, Léonie désirait intérieurement n’avoir pas d’autre témoin que sa mère de son entrevue avec le pilote iroquois.
— Alors, vous nous attendrez ici, dit-elle.
— Oui, répondit Xavier, et Louise vous préparera un lunch avec ces gâteaux à l’indienne que vous aimez tant.
— Stop ! cria-t-il au cocher, en frappant contre la vitre placée sous le strapontin.
La voiture s’arrêta. Cherrier sauta sur le sol, saisit délicatement sa femme dans ses bras, la déposa près de lui, et, après avoir salué leurs compagnons de la main, les deux époux s’enfoncèrent sous une belle avenue de cèdres qui conduisait à une coquette maison de campagne.
Le carrosse reprit sa course.
Au bout de cinq minutes, il fit une nouvelle halte.
Les dames de Repentigny et sir William mirent pied à terre sur un quai du Saint-Laurent, au lieu occupé aujourd’hui par l’embarcadère du chemin de fer.
La traversée entre Lachine et Caughnawagha ne se