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une lieue de Montréal et à deux environ de Lachine ; il montait péniblement une côte escarpée, lorsque soudain un coup de feu retentit à quelque distance, dans la direction du Saint-Laurent, dont on distinguait les rapides, à travers la brume follette qui dansait sur le fleuve.

Presque au même instant, un oiseau, s’introduisant par le vasistas, s’abattit sur les genoux de Léonie.

Après un petit mouvement de frayeur, la jeune fille s’exclama :

— Ah ! mon Dieu ! une tourte ! elle est blessée !

— Oui, mais vous allez vous tacher, dit Cherrier, qui, prenant le volatile, comme pour garantir Léonie du sang qu’il perdait par une patte, lui enleva adroitement mi papier roulé et attaché avec une fibrille sous son cou.

Si leste qu’eût été Xavier, sir William Lavait vu.

— Qu’est-ce que cela ? dit-il en étendant la main vers le Canadien.

— Voulez-vous bien ne pas toucher mon oiseau ! répliqua Léonie en lui frappant sur les doigts.

En ce moment un homme, armé d’un fusil, parut sur le bord de la route.

— Ohé ! l’ami, vous n’auriez pas aperçu un pigeon ? demanda-t-il en anglais au cocher.

— C’est le chasseur, murmura Léonie. J’ai envie de cette tourte. Je veux l’élever. Chut !