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— Pour moi, dit-elle gaiement, je n’y ai pas objection.

— Et moi, repartit-il, je serai enchanté de voyager avec ma petite cousine pour la faire endêver.

— Oui-dà ! dit Léonie ; et moi, je parie qu’à ce jeu je vous damerai le pion !

— Joli, joli, en vérité, très-joli, excessivement joli ! intervint sir Willam, désirant se faire pardonner sa malencontreuse allusion.

— Oh ! de grâce, lui dit la jeune fille, ne canonnez pas comme cela dès le matin avec le plus formidable de vos superlatifs, sans quoi nous serons perdus avant deux heures d’ici.

Cette riposte fut accueillie par un rire général, au grand déplaisir de celui qui en était l’objet.

Son ressentiment pour Cherrier augmenta.

— Voyons, sir William, poursuivit Léonie, ne froncez pas ainsi les sourcils ; vous êtes laid dans ce rôle, mon cher. Si je vous y voyais souvent, eh bien, là, vrai, j’en aurais un mortel chagrin. Offrez votre bras à maman, je prends celui de mon cousin, et en avant !

Le carrosse de madame de Repentigny était spacieux : on y accommodait aisément six personnes.

La jeune fille régla les places : sa mère, Louise et elle sur le siège du fond, les messieurs sur celui du devant, sir William en face de madame de Repentigny, Xavier à l’autre coin, vis à vis de Léonie.