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draient immédiatement à l’îlot, ou s’ils attendraient le lever du soleil. Mu-us-lu-lu voulait se mettre tout de suite à l’œuvre. Mais les autres étaient fatigués par la veille. Peut-être aussi une expédition en pleine nuit sur le Saint-Laurent leur souriait-elle médiocrement. Ils résolurent de rester en embuscade jusqu’à ce qu’il fit jour.

Au lever de l’aurore, conduits par le Serpent-Noir, ils atterrissaient à quelques pas de Co-lo-mo-o, qui dormait encore d’un sommeil de plomb.

Avant qu’il eût eu le loisir de se disposer à la résistance, il fut attaqué, désarmé et garrotté.

— Lâche ! dit-il, en crachant avec mépris au visage de Mu-us-lu-lu ; tu as vendu ta fille à un Kingsor, et maintenant tu leur vends les chefs glorieux des Iroquois. Va ! tu ne mens pas à ton sang, c’est bien celui d’un blanc débauché et d’une Indienne éhontée !

Un sifflement grinça, avec un rire infernal, entre les dents du Serpent Noir.

Mais il ne répondit rien, et, laissant Co-lo-mo-o sous la surveillance des agents de police, il visita l’île en tous sens.

Son désappointement fut vif, en ne trouvant pas ce qu’il cherchait.

Il revint très-contrarié près du captif.

— Rien, dit-il à ses gardiens ; le loup nous a éventés.

— Il est peut-être bien dans cet endroit-là, observa l’un en indiquant du doigt l’île au Diable.