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Cette découverte le fit changer de résolution, et il pointa droit à l’ilôt supérieur.

Au bout d’une demi-heure de navigation il y abordait.

Comme l’île au Diable, cet îlot est fortifié par des rochers à fleur d’eau et un épais fourré de ronces ; mais l’accès en est beaucoup moins périlleux.

Co-lo-mo-o tira son canot sur le sable, le cacha avec soin, colla un moment son oreille contre le sol, écouta, et, certain qu’on ne le poursuivait pas, qu’il n’y avait pas un bateau en mouvement sur le fleuve, depuis Caughnawagha jusqu’aux rapides, il s’enfonça dans l’île, où il mangea un peu pour réparer ses forces.

Aux premières lueurs du jour, le cri du pivert résonna au bas de l’îlot, en face la tête de l’île au Diable.

Ce cri avait été articulé par Co-lo-mo-o.

Au bout de l’île au Diable, se dessinèrent les silhouettes de deux hommes.

L’un, Nar-go-tou-ké, se mit aussitôt à établir des signaux avec son fils, tandis que l’autre, muni d’une longue-vue, observait, tour à tour, la rive méridionale et la rive septentrionale du Saint-Laurent.

Après avoir été informé, par quelques gestes de Co-lo-mo-o, que la police avait opéré une descente chez lui, Nar-go-tou-ké rentra sous le bois, demeura cinq ou six minutes absent et revint avec un oiseau dans la main.

Il lâcha l’oiseau qui s’éleva lentement dans l’air en obliquant vers l’îlot.