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CHAPITRE VII

Abram Hammet


Au bout de trois quarts d’heure, qui parurent trois siècles à Kenneth, Nick se montra au pied de la falaise. Il étudia les lieux et se mit activement à l’œuvre. L’escalade était hérissée d’obstacles et de dangers. Mais, tantôt faisant poignée et marchepied des saillies de la roche, tantôt se taillant des degrés avec sa hachette, il travailla si bien qu’en moins de deux heures, il arrivait auprès de Kenneth et l’aidait à descendre de son perchoir. Une fois en bas, le jeune homme chercha des yeux le canot. Il avait disparu. Jean et Chris l’avaient sans doute emmené avec eux durant la nuit.

Une légère discussion s’éleva entre les deux amis pour savoir s’ils entreraient dans la caverne. Cette idée était impolitique, aussi l’abandonnèrent-ils.

— Suivez-moi, dit Nick, et je vais vous montrer un meilleur chemin pour monter là-haut. Calamité m’a guidé comme un tambour-major, par une diablesse de route que je n’aurais pas trouvée tout seul. Ce n’est pas qu’elle fût des plus commodes, hum ! Mais prenez un coup, jeune homme, car vous avez l’air d’un fantôme. C’était tout de même un méchant site que vous aviez choisi là pour planter votre tente.

Kenneth mouilla ses lèvres au flacon que Nick lui avait passé.

— Mais, du diable, continua celui-ci, si mon grand-père ne s’était pas mis dans de plus mauvais draps, un jour, pendant qu’il faisait le tour du monde. Il voyageait toujours dans une voiture à un che-