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CHAPITRE XLV

On se retrouve


Sur la gauche de nos personnages s’épanouissait une éclaircie entre les arbres et les broussailles. À travers cette éclaircie on apercevait les plaines de la Saskatchewan, dont les ondulations se déroulaient en contours harmonieux comme les vagues de l’Océan.

C’est de là qu’arrivait le coup de feu. Tous les yeux se portèrent instantanément dans cette direction. D’abord, on ne découvrit rien qui pût exciter l’intérêt ; mais bientôt deux cavaliers se montrèrent dans le lointain. Ils couraient à toute bride. Les regards s’attachèrent à eux, et, deux minutes après, parut une troupe de gens qui poursuivaient les premiers. Cette nouvelle troupe se composait de cinq ou six personnages.

— Ce sont des Indiens, dit Saül Vander.

— Indiens ou non, répondit Kenneth, ils semblent en vouloir aux deux premiers, et le troisième a aussi un vif désir de leur échapper.

— Eh ! prêtez-moi votre main, que je puisse leur donner un coup d’œil, demanda Nick.

Kenneth aida le trappeur à se lever.

— Ce sont des Indiens et une squaw, dit Nick, après un moment d’examen.

— Je le crois, ajouta Saül.

— Si je ne me trompe, ils auront fort à faire pour éviter les autres, continua Nick. Ils vont d’un train d’enfer, et leurs chevaux