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CHAPITRE XXVIII

Une Épave


— Vous avez de bons yeux, mon garçon, dit Saül Vander, qui demeurait assis sur le radeau.

— L’avez-vous aussi remarqué ? demanda Kenneth.

— Oui, répliqua Saül.

— Il me semble que c’est une femme à demi-masquée par les buissons

— Bast ! Qu’est-ce qu’une femme pourrait faire ici ? s’écria Slocomb d’un ton incrédule.

— C’est ce que vous devriez savoir, riposta le guide. Vous avez un si merveilleux talent pour enlever les chevaux que vous devez, je crois, mieux faire les choses qu’une foule de gens.

— J’ai toujours joui d’un instinct extraordinaire pour découvrir quoi que ce soit, ayant apparence de femme ; ainsi, laissez-moi jeter un coup d’œil de ce côté.

— Il vaudrait, peut-être, mieux nous dire si c’est avec votre œil civilisé ou votre œil incivilisé que vous voulez regarder, et il serait assez bon aussi de nous dire, généralement parlant, quand vous parlez le langage des blancs et quand vous parlez le langage des Indiens, ou quand vous nous donnez un mélange des deux, fit sèchement Saül.

— Vous avez raison, ajouta Kenneth. C’est réellement une femme,