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maine, dans les principes que la sagesse divine a révélées à l’entendement des hommes.

Ainsi un programme qui s’appuiera soigneusement sur ces points fixes aura des chances pour réussir. Au contraire, tout système qui heurtera ces points fixes, qui, au lieu d’y chercher son appui, voudra les ébranler eux-mêmes, est certain d’échouer misérablement.

Parmi ces points fixes, les principaux, ceux qui en ce moment et toujours attirent le plus l’attention, sont : la propriété, la famille, la responsabilité humaine ou la liberté. Sous l’influence de la loi chrétienne, ces trois bases de la société se sont affermies ; la personnalité de l’homme a acquis, sous ce triple rapport, des garanties qu’elle ne connaissait pas jusque-là. C’est ainsi que le christianisme doit être envisagé par le genre humain reconnaissant comme l’auteur ou le promoteur d’un progrès immense.

L’entreprise qui date de 1789, et dont nous cherchons, à travers toutes nos révolutions, les combinaisons organiques, fut conçue avec un grand respect pour la propriété, la famille, la liberté. Elle tend à fortifier ces points fixes : c’est pour cela qu’elle est salutaire, que c’est du progrès légitime, qu’elle ne peut manquer de réussir définitivement, quelque pénibles que soient les épreuves qu’on aura eu à subir avant de toucher le but.

Les programmes des novateurs récents ne tiennent pas assez de compte de la propriété, de la famille, de la liberté, ou même ils les violent manifestement, quelquefois en les parant de fleurs. Il n’en faut pas davantage pour qu’ils doivent avorter. Le zèle, l’ardeur et le talent des prosélytes n’y feraient rien : ce sont des causes perdues d’avance.

Vous connaissez maintenant la distinction qu’il faut faire entre le progrès qu’admet l’économie politique, qu’elle ne se borne pas à admettre, qu’elle provoque, et celui dont sont éprises les doctrines qui se dressent contre elle. Je