Page:Chesterton - Le Nommé Jeudi, trad. Florence, 1911.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas haute opinion d’un homme qui ne saurait se réserver à l’arrière-plan de son existence quelque chose de plus sérieux que de telles conversations, — oui, quelque chose de plus sérieux, que ce soit une religion, ou seulement de l’ivrognerie !

— Fort bien, dit Gregory, et son visage s’assombrissait : vous allez voir quelque chose de plus sérieux qui n’est ni l’ivrognerie ni la religion.

Syme attendit, avec son expression familière de douceur extrême, que Gregory ouvrît de nouveau la bouche.

— Vous venez de parler de religion. Est-il donc vrai que vous en ayez une ?

— Oh ! répondit Syme, le visage épanoui d’un grand sourire, nous sommes tous catholiques aujourd’hui.

— Eh bien ! puis-je vous prier de jurer par tous les dieux ou par tous les saints de votre religion que vous ne révélerez à aucun des fils d’Adam, particulièrement aux gens de la police, ce que je vais vous dire ? Le jurez-vous ? Si vous prenez cet engagement solennel, si vous consentez à charger votre âme d’un serment que, du reste, vous ne devriez pas prononcer, et de certaines connaissances auxquelles vous ne devriez pas même rêver, moi, de mon côté, je vous promets…

— Que me promettez-vous ? demanda Syme, comme l’autre s’interrompait.

— Je vous promets une soirée vraiment amusante.