Page:Chesterton - La Clairvoyance du père Brown.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de nettoyer. Le Vernon Hôtel ne possédait pas d’antichambre, aucun client ne survenant jamais à l’improviste. Il y avait quinze domestiques dans l’établissement. Il y avait douze hôtes au dîner. La présence d’un nouvel hôte, ce soir-là, serait aussi renversante pour eux que celle d’un nouveau frère, qui se serait invité à déjeuner ou à prendre le thé, au sein de leur propre famille. De plus, le prêtre ne payait pas de mine et ses vêtements étaient crottés. Un seul coup d’œil jeté de loin sur lui par l’un des membres du club, pourrait précipiter une crise. Ne pouvant effacer cette honte, M. Lever trouva finalement un moyen de la voiler. Quand on pénètre dans le Vernon Hôtel (ce qui ne vous arrivera d’ailleurs pas), on passe par un court corridor décoré de quelques tableaux obscurs mais fameux, pour aboutir au vestibule principal, ou hall, ouvrant à droite, sur un corridor, par lequel on accède aux salons, et, à gauche, sur un corridor semblable, menant à la cuisine et aux bureaux. Immédiatement à gauche, se trouve le coin d’un bureau vitré, confinant au hall — une maison dans la maison, si je puis dire ainsi — comme le bar du vieil hôtel, qui occupait sans doute jadis cet emplacement.

C’est dans ce bureau qu’était censé se tenir le représentant du propriétaire, car il était d’usage dans cet hôtel, de se faire représenter autant que possible. Au delà, dans la direction des communs, se trouvait le vestiaire des messieurs, marquant la dernière limite de leur domaine. Mais, entre le bureau et le vestiaire, se trouvait