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— Il y a cinq colossales difficultés, dit tranquillement le docteur, comme cinq enceintes de murs, l’une dans l’autre. Comprenez-moi bien. Je ne doute pas que Brayne ait commis le crime ; sa fuite, je pense, suffit à le prouver. Mais, pour ce qui est de la manière dont il l’a commis, première difficulté : Pourquoi un homme en tuerait-il un autre avec un grand sabre encombrant, lorsqu’il pourrait presque le faire avec un canif qu’on remet ensuite en poche ? Deuxième difficulté : Pourquoi n’y eut-il aucun bruit, aucun cri ? Lorsqu’un homme en voit venir un autre vers lui, brandissant un cimeterre, ne présente-t-il d’habitude aucune observation ? Troisième difficulté : Un domestique surveillait la porte d’entrée durant toute la soirée ; et il serait impossible, même à un rat, de pénétrer de l’extérieur dans le jardin de Valentin. Comment l’homme assassiné y est-il entré ? Quatrième difficulté : Étant données ces mêmes conditions, comment Brayne en est-il sorti ?

— Et la cinquième ? dit Neil, les yeux fixés sur le prêtre anglais qui remontait lentement le sentier.

— …Est un détail, je suppose, dit le médecin, mais un détail étrange. Lorsque j’examinai la tête, pour la première fois, je supposais que l’assassin avait donné plusieurs coups, mais, en la regardant de plus près, je trouvai que la section elle-même portait plusieurs entailles, en d’autres termes, que ces entailles avaient été faites après que la tête eut été séparée du corps. Brayne avait-il voué à son ennemi une haine si