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— Oui, regarde si tu veux, Ivan, dit Valentin, mais fais vite. Nous devons rentrer et tirer cela au clair dans la maison.

Ivan prit la tête en main et la laissa presque retomber.

— Mais, bégaya-t-il, c’est — non ce n’est pas… ce n’est pas possible. Reconnaissez-vous cet homme, monsieur ?

— Non, répondit Valentin froidement, nous ferions mieux de rentrer.

Ensemble ils transportèrent le corps sur un sofa, dans le bureau, puis tous se rendirent au salon.

Le détective s’assit tranquillement devant une table, non sans manifester une certaine hésitation, mais son regard était le regard d’acier d’un juge siégeant aux assises. Il prit quelques notes rapides, sur un bout de papier, puis demanda brièvement :

— Tout le monde est-il là ?

M. Brayne n’est pas là, dit la duchesse du Mont-Saint-Michel, en parcourant la chambre du regard.

— Non, dit Lord Galloway, d’une voix rauque et rude. Ni M. Neil O’Brien, je pense. J’ai vu ce gentleman se promenant dans le jardin quand le cadavre était encore chaud.

— Ivan, dit le détective, va chercher le commandant O’Brien et M. Brayne. M. Brayne, je le sais, achève son cigare dans la salle à manger. Le commandant O’Brien arpente, je pense, le jardin d’hiver. Je n’en suis pas certain.

Le fidèle serviteur s’éclipsa et, avant que per-