pouvait parvenir, de la maison, par plusieurs portes. Mais il ne présentait aucune issue sur le monde extérieur, étant complètement clôturé par un haut mur uni, défiant toute escalade, et dont la crête était garnie de pointes de fer d’une forme spéciale. C’était le meilleur jardin dans lequel pût méditer l’homme dont des centaines de criminels avaient juré la mort.
Ivan expliqua aux hôtes de Valentin que celui-ci avait téléphoné qu’il serait en retard de dix minutes environ. Il avait été retenu par certains arrangements concernant une exécution capitale, ou par quelque autre horreur de ce genre. Quoique ces devoirs répugnassent à son tempérament, il ne manquait jamais de les remplir avec précision.
Impitoyable dans la poursuite des criminels, il était très doux lorsqu’il s’agissait de les punir. Depuis que sa puissante influence dominait les méthodes d’action de la police française — et, pour la plus grande part, de la police européenne — il l’avait employée à adoucir les châtiments et à purifier les prisons. Il comptait parmi ces grands humanitaires libres penseurs de France dont le seul défaut est d’avoir rendu la clémence plus froide encore que la justice.
Lorsque Valentin rentra, il avait déjà revêtu son habit noir, à la boutonnière duquel brillait une rosette rouge. C’était un homme d’une prestance élégante ; sa barbe noire était déjà parsemée de quelques poils gris. Il traversa la maison pour se rendre à son bureau qui donnait sur le jardin. Après avoir soigneusement mis