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II

LE JARDIN SECRET

Aristide Valentin, chef de la police parisienne, était en retard pour le dîner. Quelques invités l’attendaient déjà. Ils avaient été introduits par Ivan, son valet et son confident. Ce fidèle serviteur, un vieil homme dont le visage était sillonné d’une cicatrice et dont le teint était presque aussi gris que les moustaches, se tenait, presque constamment, assis à une petite table, dans le vestibule d’entrée orné de nombreuses panoplies. La maison de Valentin était peut-être aussi originale et aussi célèbre que son propriétaire. C’était une vieille maison entourée de hauts murs et de grands peupliers, croissant sur la berge même de la Seine. Son originalité — et peut-être sa valeur, au point de vue de la police — consistait en ce qu’on ne pouvait en sortir par aucune issue, sauf par la porte d’entrée, gardée par Ivan et par son arsenal. Le jardin était vaste et d’un plan compliqué, et l’on y