Page:Chesterton - La Clairvoyance du père Brown.djvu/318

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Il y a un mois ou deux, mourut, en Angleterre, un certain fonctionnaire brésilien, qui, s’étant brouillé avec Olivier, avait été contraint de quitter le pays. Il était bien connu ici et sur le continent ; c’était un Espagnol du nom d’Espado, un vieux dandy, au teint jaune, avec un nez crochu. Je le connaissais et, pour diverses raisons, j’obtins l’autorisation d’examiner les documents qu’il avait laissés. C’était un catholique naturellement et j’avais assisté à ses derniers moments. Il ne possédait rien qui pût éclairer quelque coin de la sombre affaire Saint-Clare, si ce n’est cinq ou six vulgaires cahiers d’écolier, renfermant le journal d’un soldat anglais. Je ne puis que supposer que les Brésiliens le trouvèrent sur l’un des morts. Quoi qu’il en soit, ce journal s’arrêtait brusquement la veille de la bataille.

Mais le compte rendu de la dernière journée de la vie de ce malheureux valait certes la peine d’être lu. Je l’ai ici sur moi ; mais il fait trop noir pour le lire. Je t’en donnerai un résumé. La première partie du récit est remplie de plaisanteries adressées sans doute par les hommes à un certain personnage qu’ils appellent le Vautour. Il ne me semble pas que cet individu, quel qu’il ait été, fût un des leurs ou même un Anglais ; il n’est pas non plus désigné comme un ennemi. Il doit avoir été une sorte d’intermédiaire, de non-combattant, peut-être un guide ou un journaliste. Il s’est enfermé pour parler au colonel Clancy ; mais il s’entretient plus fréquemment avec le major. Ce major oc-