frénésie astronomique puisse rien changer à la raison et à la justice de votre conduite. Par les plaines d’opale, au pied de falaises taillées dans la perle, vous trouveriez encore un écriteau proclamant : « Tu ne voleras pas. »
Valentin allait quitter sa position accroupie et se retirer aussi doucement que possible, accablé par la plus grande erreur qu’il eût commise dans sa vie, lorsque quelque chose, dans le silence même du grand prêtre, l’avertit d’attendre qu’il eût repris la parole. Lorsqu’enfin ce dernier rompit le silence, ce fut pour dire simplement, la tête courbée et les mains sur les genoux :
— Je persiste pourtant à croire que d’autres mondes peuvent s’élever au delà de notre raison. Le mystère du ciel est insondable et, pour ma part, je ne puis que m’incliner devant lui.
Puis, le front toujours baissé et, sans rien changer à son attitude et à l’intonation de sa voix, il ajouta :
— Passez-moi votre croix de saphir, je vous prie. Nous sommes seuls ici et je pourrais vous mettre en pièces comme une poupée de son.
Le fait que ces paroles étaient prononcées exactement sur le même ton et dans la même attitude, ajoutait une étrange violence à cette brutale entrée en matière. Mais le gardien de la relique tourna seulement la tête d’une fraction de degré. Son visage levé vers les étoiles, semblait conserver la même expression béate. Peut-être n’avait-il pas entendu. Ou peut-être avait-il entendu et se trouvait-il paralysé par la terreur.