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Flambeau gravit l’escalier, pénétra dans le bureau des dactylographes et, le trouvant désert, entra dans le sien. Puis il vint à la rencontre de son ami, le visage changé et pâli.

— Sa sœur, dit-il avec une gravité hostile, sa sœur semble être allée se promener.

Le Père Brown hocha la tête.

— Ou elle est peut-être montée au bureau de cet homme solaire, dit-il. À ta place j’irais vérifier ce point, puis nous causerons de tout cela dans ton bureau. Non, ajouta-t-il brusquement, comme se souvenant de quelque chose, quand pourrai-je me corriger de ma bêtise ? Dans leur bureau, en bas, naturellement.

Flambeau, surpris, suivit le conseil du petit prêtre. Celui-ci descendit dans l’appartement désert des Stacey, où il s’installa sur une chaise de cuir rouge, à l’entrée, d’où il pouvait voir les paliers et l’escalier. Là, il attendit ; mais il n’attendit pas longtemps. Quelques minutes après, trois personnes descendaient l’escalier. La première était Joan Stacey, la sœur de la défunte. Elle s’était évidemment rendue en haut, dans le temple provisoire d’Apollon. La deuxième était le prêtre d’Apollon lui-même, qui, sa litanie achevée, apparaissait dans toute sa splendeur, balayant de sa robe les escaliers déserts. Dans ses draperies blanches, avec sa barbe et ses cheveux divisés au milieu par une raie, il avait quelque chose du Christ de Doré quittant le prétoire. La troisième personne était Flambeau, le front soucieux et l’air perplexe.

Miss Joan Stacey, les traits tirés et la che-