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tranquillement, en marchant, avec deux autres hommes, et, quoique son humeur ne fût pas naturellement gaie, il semblait tout à fait à l’aise.

— Mon Dieu ! cria le cordonnier athée, et voilà le marteau dont il s’est servi.

— Non, dit l’inspecteur, un homme d’aspect intelligent, avec une moustache blonde, qui parlait pour la première fois. Le marteau dont il s’est servi, est là-bas, contre le mur de l’église. Nous l’avons laissé, ainsi que le corps, exactement comme nous l’avons trouvé.

Ils se retournèrent, et le prêtre marcha vers le mur et examina silencieusement l’instrument du meurtre. C’était un marteau exceptionnellement léger, qui n’eût pas autrement attiré l’attention ; mais, au bord de son fer, on pouvait voir des traces de sang et quelques cheveux blonds.

Après un silence, le prêtre parla sans lever les yeux, et sa voix sourde se fit plus claire.

M. Gibbs se trompe, dit-il, lorsqu’il affirme qu’il n’y a pas de mystère. Pourquoi un homme aussi fort choisirait-il, pour frapper un tel coup, un si petit marteau ?

— Oh ! ne vous inquiétez pas de cela, cria Gibbs fiévreusement. Qu’allons-nous faire de Siméon Barnes ?

— Laissez-le en paix, dit le prêtre avec calme. Il vient ici de lui-même. Je connais ces deux hommes qui l’accompagnent. Ce sont de braves gens de Greenford, et ils viennent ici au sujet de la chapelle presbytérienne.

Il n’avait pas cessé de parler, que le grand for-