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VIII

LES PÉCHÉS DU PRINCE SARADINE

Lorsque Flambeau quitta son bureau de Westminster, pour prendre un mois de vacances, il loua un petit bateau à voile, si petit qu’il servait le plus souvent comme canot à rames. Le détective parcourut ainsi les étroites rivières des comtés de l’Est, si étroites que le bateau semblait une nef magique, voguant sur des prairies et des champs de blé. L’embarcation était juste assez grande pour deux personnes ; il n’y avait place que pour les choses indispensables, et Flambeau l’avait approvisionné en tout ce que sa philosophie lui faisait considérer comme tel. Son chargement se réduisait apparemment à quatre classes d’objets : du saumon en boîte, pour le cas où le navigateur aurait envie de manger ; plusieurs revolvers chargés, pour le cas où il aurait envie de se battre ; une bouteille de cognac, pour le cas, je suppose, où il se trouverait mal ; et un prêtre, pour le cas où