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à son déclin, donnait encore suffisamment de clarté pour qu’ils pussent distinguer, parmi les fleurs ardentes, la silhouette délicate du poète. Vêtu d’un veston de velours brun, il était couché languissamment sur le sofa et semblait s’être assoupi en lisant. Il était maigre et pâle, avec de longs cheveux bruns et un collier de barbe qui, par un singulier paradoxe, lui donnait l’air efféminé. Ses traits étaient familiers aux trois visiteurs, mais, même s’il n’en avait pas été ainsi, il est peu probable qu’ils eussent regardé Quinton, à cet instant. Leurs yeux, en effet, s’étaient fixés sur un autre objet.

Planté au milieu du chemin, à l’extrémité même de la serre, se dressait un homme de haute taille, drapé dans une robe blanche, dont les plis immaculés tombaient jusqu’à ses pieds. Son crâne chauve, son visage et son cou bruns brillaient comme du bronze dans le soleil couchant. Il regardait le dormeur, à travers la vitre, et se tenait aussi immobile qu’une montagne.

— Qui est là ? dit le Père Brown, en faisant un pas en arrière, la respiration sifflante.

— Oh ! ce n’est que ce charlatan d’Hindou, grommela Harris ; mais je ne sais ce qu’il peut bien faire là.

— Cela flaire l’hypnotisme, dit Flambeau en mordant sa moustache noire.

— Pourquoi les gens qui n’y connaissent rien mettent-ils toujours tout sur le dos de l’hypnotisme ? s’écria le docteur. Cela ressemble beaucoup plus à une tentative de cambriolage.

— En tout cas, nous allons lui parler, dit