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M. Quinton est chez lui, je crois, dit le Père Brown en secouant sa pipe, mais je ne sais pas si vous pouvez le voir. Le docteur est près de lui, pour le moment.

Le jeune homme, qui semblait légèrement ivre, se précipita dans le hall et, au même instant, le docteur sortit du bureau de Quinton, fermant la porte derrière lui, et mettant ses gants.

— Voir M. Quinton ? dit-il froidement. Non, je crains que ce soit impossible. Vous ne pouvez le voir sous aucun prétexte. Personne ne peut le voir ; je viens de lui donner un soporifique.

— Oui, mais écoute, mon vieux, dit le jeune homme à la cravate rouge en s’efforçant de retenir affectueusement le docteur par les parements de son habit, écoute, je suis dans le pétrin, je t’assure. Laisse-moi…

— C’est inutile, monsieur Atkinson, dit le médecin en le forçant à battre en retraite. Lorsque vous pourrez changer l’effet d’un médicament, je changerai ma décision. Pas avant.

Et, prenant son chapeau, il sortit à son tour, dans le jardin ensoleillé. C’était un petit homme jovial, avec un cou de taureau et une courte moustache, d’aspect banal, mais donnant l’impression de connaître son affaire.

Le jeune homme au chapeau melon, dont le dernier argument, dans une discussion, semblait consister à se cramponner aux vêtements de son interlocuteur, resta devant la porte aussi étourdi que si on venait de l’expulser violemment, et