tour de ce château, grand comme cent éléphants et rugissant comme l’Apocalypse. Il y a de la magie noire au fond de cette affaire.
— De la magie noire, répéta Flambeau, d’une voix basse (car il était trop éclairé pour ne pas comprendre ce mot), mais que veulent dire alors ces autres objets ?
— Oh ! quelque chose d’odieux, je suppose, reprit Brown avec impatience. Comment le saurais-je ? Comment pourrais-je deviner tous les sortilèges auxquels on se livre là-bas ? Peut-être peut-on infliger la torture à l’aide d’un jonc et de tabac. Peut-être certains fous mangent-ils de la cire et des limailles d’acier. Peut-être peut-on brasser certains philtres à l’aide de mines de plomb ? Notre plus court chemin vers ce mystère va droit à la montagne et au cimetière.
Ses compagnons lui avaient obéi, avant de s’en rendre compte. Un coup de vent, dans le jardin, faillit les jeter par terre. Ils le suivirent pourtant comme des automates. Craven avait une hache en main et son mandat en poche ; Flambeau portait la lourde bêche de l’étrange jardinier ; et le Père Brown ne s’était pas dessaisi du livre doré dont on avait arraché le nom de Dieu.
Le sentier tortueux qui montait au cimetière leur eût semblé court en toute autre circonstance ; la violence du vent le leur fit paraître long. Aussi loin que le regard pouvait porter, toujours plus loin, au fur et à mesure qu’ils s’élevaient sur la colline, s’étendait la mer infinie des sapins couchés par la tempête. Et ce mouvement universel semblait aussi vain qu’il était immense, aussi