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tième siècle, des bougies, parce que c’était le luminaire du dix-huitième siècle, de menues ferrailles, parce que Louis XVI s’adonnait à la serrurerie, des diamants, à cause du fameux collier de Marie-Antoinette.

Les deux autres le regardaient, en ouvrant de grands yeux :

— Quelle idée extraordinaire ! cria Flambeau. Croyez-vous réellement que ce soit vrai ?

— Je suis, au contraire, persuadé que c’est faux, répondit le Père Brown. Seulement, vous venez de dire que personne ne pourrait découvrir un rapport entre du tabac, des diamants, les fragments d’une mécanique et des bougies. Je vous en ai donné un au hasard. Je suis convaincu que la vérité gît ailleurs.

Il s’arrêta un instant pour écouter le vent gémir dans les tourelles du château. Puis, il ajouta :

— Le dernier des Glengyle était un voleur. Il menait une seconde vie, celle d’un audacieux cambrioleur. Il n’avait pas de chandeliers, parce qu’il n’employait que des bouts de bougie dans sa lanterne sourde. Il faisait du tabac à priser l’usage que les pires criminels français font du poivre : il en jetait des poignées à la figure de ses ennemis. Mais la meilleure preuve de ce que j’avance gît dans la présence simultanée des diamants et des petites roues d’acier. Plus aucun doute ne peut subsister, chez vous, je suppose ? Les diamants et les rouages d’acier sont, en effet, les seuls instruments à l’aide desquels on puisse couper une vitre.