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Craven, jetant les yeux sur l’un des papiers, l’inventaire des objets dépareillés et équivoques que nous avons recueillis ici. Nous avons trouvé le château dans un état d’abandon et de dénuement presque complet. Une ou deux chambres, pourtant, avaient été habitées simplement, mais avec propreté par quelqu’un, qui n’était pas le domestique Gow. Voici la liste :

Primo : Un grand nombre de pierres précieuses, presque toutes des diamants, dépouillés de toute monture. Il est naturel que les Ogilvies possèdent des joyaux de famille, mais ces pierres sont précisément de celles que l’on enchâsse dans certains bijoux, dans certains ornements. Les Ogilvies semblent les avoir portées dans leurs poches, comme de la menue monnaie.

Secundo : Une grande quantité de tabac à priser, non pas dans une corne ou dans une blague, mais disposé en tas sur les cheminées, sur le buffet, sur le piano, partout, comme si le vieillard avait voulu s’épargner la peine de puiser dans sa poche ou de soulever un couvercle.

Tertio : Çà et là, dans la maison, des petits tas de minuscules objets métalliques, des ressorts d’acier et des roues minuscules. Comme si l’on avait éventré une foule de jouets mécaniques.

Quarto : Des bougies que l’on est contraint de fixer dans le goulot des bouteilles, faute de tout autre objet convenable.

Notez, je vous prie, combien tout ceci déroute nos prévisions. Nous nous étions préparés à aborder le nœud même de cette affaire. Nous