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le sommelier, les trois laquais, la servante, etc… quoique la servante puisse être dans la chambre et le sommelier derrière sa chaise. Elle répondra : Il n’y a personne chez nous, voulant dire, par là, personne de l’espèce dont vous me parlez. Mais supposez qu’un médecin, traitant une maladie contagieuse, demande à la dame : Qui est-ce qui loge dans la maison ? Celle-ci se souviendra immédiatement du sommelier, de la servante et des autres. C’est la pratique courante du dialogue. Vous n’obtenez jamais une réponse exacte, même lorsque vous obtenez une réponse véridique. Lorsque ces quatre honnêtes hommes nous dirent tantôt que personne n’était entré dans la maison, ils ne voulaient pas dire que personne n’y était entré. Ils voulaient dire personne qu’ils pussent soupçonner d’être votre homme. Un homme est entré dans la maison et en est ressorti, mais ils ne l’ont pas remarqué.

— Un homme invisible ? demanda Angus, en levant ses sourcils roux.

— Un homme mentalement invisible, dit le Père Brown.

Une minute ou deux plus tard, il reprit, sur le même ton modeste, comme se parlant à lui-même.

— Naturellement vous ne pouvez pas songer à un tel homme avant d’y songer. C’est l’avantage qu’il a sur vous. Mais deux ou trois détails, dans l’histoire de M. Angus, m’ont mis sur la voie. D’abord, ce Welkin faisait de longues promenades. Puis il y avait tout ce papier gommé collé sur la vitrine. Enfin et surtout, il y avait