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Il y eut un court silence, puis Isidore Smythe dit d’une voix calme :

— Puis-je vous offrir un peu de whisky ? Il me semble que cela me ferait du bien.

— Merci ; je préférerais un peu de Flambeau, dit Angus gravement. Cette affaire me semble devenir sérieuse. Je vais immédiatement le chercher.

— À la bonne heure, répondit l’autre avec un admirable entrain. Amenez-le ici aussi vite que possible.

Comme Angus se retournait pour fermer la porte derrière lui, il vit Smythe presser un bouton, et l’une des figures mécaniques sortir d’une chambre et glisser le long d’une rainure dans le plancher, apportant un siphon et une carafe. Il ne put s’empêcher de ressentir un certain malaise, à la pensée qu’il laissait le petit homme seul parmi ces serviteurs morts, qui semblaient s’animer, une fois la porte fermée.

Un peu plus bas que le palier de Smythe, l’homme en manches de chemise nettoyait les marches. Angus s’arrêta pour en extraire la promesse — renforcée par la perspective d’un bon pourboire — qu’il ne quitterait pas cette place jusqu’à son retour et qu’il observerait tout étranger qu’il rencontrerait sur l’escalier. Arrivé au hall d’entrée, il fit les mêmes recommandations au concierge posté à la porte, qui lui apprit qu’il n’y avait pas d’issue derrière la maison, ce qui simplifiait singulièrement les choses. Pour plus de sûreté, il jeta le grappin sur le policeman, qui errait près de là, et le per-